Le don, entre pureté et imperfection
J’ai participé à une rencontre dernièrement, et une personne m’a offert un objet. Une belle pierre (elle sait que je les aime). J’ai trouvé ça très gentil de sa part. Et plus tard, nous sommes allées ensemble à la cafétéria pour une pause, où nous avons choisi chacune quelque chose à boire, elle un café et moi un thé. J’ai bien senti qu’elle attendait que je paie son café. Cela m’a étonnée, et je n’ai rien trouvé d’autre à faire que de payer, bien sur. Et ça me faisait plaisir. Mais ça m’a fait me questionner sur le don.
Le don est un geste merveilleux qui reflète notre humanité. Mais il existe, à mes yeux, deux formes de dons : le don pur et le don imparfait. Chacun a sa beauté et ses limites, et c’est dans cette diversité qu’est la richesse de nos échanges.
- Le don pur, c’est celui qui vient du cœur, sans arrière-pensée. Il se manifeste dans la spontanéité, une envie sincère de donner pour faire plaisir, aider ou soutenir. Il est simple et lumineux, comme un sourire offert à un inconnu ou un service rendu sans attendre quoi que ce soit en retour. Ce don, rare et précieux, porte une forme de magie qui touche profondément celui qui le reçoit.
- Le don imparfait, quant à lui, est souvent teinté d’attente. Il peut prendre la forme d’un geste généreux espérant un merci, une reconnaissance ou un retour d’ascenseur. Ce n’est pas un mauvais don : il reste un acte d’amour ou d’effort, mais il s’accompagne d’une envie, parfois inconsciente, de recevoir quelque chose en retour.
J’ai essayé de me souvenir des dons que j’ai fait. S’ils étaient purs ou imparfaits. La ligne est mince…
Mais je me dis que tout compte fait, ces deux formes de dons reflètent notre nature humaine : imparfaite mais pleine d’élans sincères. Peut-être que le véritable cadeau est d’accepter ces nuances en nous et de continuer à offrir, peu importe la forme, car l’intention reste la plus belle part du geste.